Séminaire des métiers animaliers
L'endroit changeait chaque année... Tout comme le nom de l'évènement. C'était annuel, ça d'accord. Mais alors pour le reste, comment appeler ça? Ce n'était pas une présentation des découvertes de nouvelles bestioles, même si certaines conférences et présentations pouvaient porter là dessus. Et puis énumérer tous les métiers concernés serait trop long. Rien que vétérinaire, éleveur, dresseur, ça commençait à faire long, et c'étaient pas les seuls! Les druides, bien que plus rares, étaient aussi concernés - même si de l'aveu même de sa mère, ils y étaient parfois un peu mal considérés - et même des professions plus spécifiques.
Ce coup-ci, ils étaient partis sur "Séminaire des métiers animaliers". Avec un peu de chance, ce nom-là resterait. Il faut dire que le précédent avait fait râler, ne mentionnant que les vétérinaires et les éleveurs. Or, l'évènement, finalement assez récent à l'échelle de l'histoire du pays, tentative de renaissance d'un autre évènement plus ancien et disparu, attirait de plus en plus de monde.
Nede avait assisté au tout premier mais avait été rebutée par l'aspect assez sélectif du rassemblement. Enfin, sélectif n'était pas le bon mot. Ils l'avaient laissé y assisté, ne demandant pas aux gens à l'entrée ce qui les attirait et leur métier, mais elle avait du défendre sa légitimité à être là quand elle avait expliqué son métier, et n'avait pas été très bien acceptée. Elle y était malgré tout retourné de temps en temps pour suivre l'évolution et corriger l'image des druides, mais elle ne s'y rendait pas tous les ans non plus.
Cette année, le fils avait décidé de prendre le relai. Il avait déjà eu l'occasion de s'y rendre une fois ou deux avec sa mère, et avait cru voir une amélioration par rapport à ce qu'elle lui avait raconté. Il n'avait pas pu y aller systématiquement, parfois ils étaient trop occupés pour ça. D'autant que l'organisation de l'évènement continuait de pêcher un peu. Parfois, cela durait une semaine, tel un festival informatif, d'autres fois c'était beaucoup plus sérieux et réservé aux professionnels. Il semblait que les organisateurs changeaient d'une fois à l'autre, expliquant que chacun faisait ce qu'il estimait être le mieux, et les visiteurs ne savaient jamais sur quel pied danser. Mais cela faisait deux trois ans que cela se destinait plutôt aux professionnels, donc pour ça aussi, Nir avait bon espoir.
C'était la première fois qu'il retournait dans les environs depuis qu'il avait fait son tatouage améliorant sa proximité avec le kaetsu. Il avait commencé à s'y habituer, et espérait que ça irait pour la réunion. Probablement que certains seraient accompagnés de leurs animaux, mais Nir n'avait pas tenu à emmener le chiot Yami cette fois, car il avait une autre idée en tête : il voulait tester quelque chose pour ce trajet.
En effet, depuis son amélioration, il pouvait voler beaucoup plus longtemps! En toute logique, assez pour s'en servir pour voyager, surtout avec des pauses, alors il avait voulu essayer. Cela l'avait obligé à voyager léger, mais il avait rapidement su s'orienter, et même si ça n'avait rien à voir avec les vols à sensations qu'il faisait, ça restait agréable, et surtout sacrément rapide!
Bon, par contre il avait besoin de pauses fréquentes et de bonnes conditions. Et surtout, point le plus embêtant en voyage, il ne pouvait pas porter beaucoup de poids avec lui. Et pas de sac à dos surtout, évidemment, pour ne pas gêner le mouvement de ses ailes. Il allait vraiment lui falloir une monture sur le long terme, car il avait de plus en plus souvent besoin de se déplacer, et passer plus de temps sur les routes que sur place pour faire sa mission était peu gratifiant. En attendant, en cas d'urgence ou s'il était motivé, ça restait bon à savoir qu'il pouvait se déplacer ainsi, et surtout vraiment pratique!
Le voyage lui parut ainsi très rapide jusqu'au Grand Port, et à peine arrivé, il tiqua devant un nouvel aspect de son amélioration qu'il avait pourtant déjà remarqué juste après l'avoir reçu, mais qu'il avait déjà un peu oublié en vivant au village, pensant que cela irait mieux avec le temps : ses sens. Il était beaucoup plus sensible aux sons, odeurs, même mouvements, et c'était assez difficile de ne pas se laisser submerger par le nombre d'informations, et de supporter les bruits parfois forts et désagréables. Il se serait bien passé aussi de certaines odeurs et des informations qu'elles lui transmettaient... Oh oui, ça pouvait être très utile, mais là en l'occurrence, c'était plus gênant qu'autre chose!
Nir finit par trouver son chemin jusqu'au lieu du séminaire, qui serait sous la forme d'une soirée permettant à chacun de discuter avec des collègues de profession plus ou moins proches, le tout rythmé par des prises de paroles. Selon la fréquentation, Nir doutait que tout le monde puisse passer, mais les organisateurs semblaient avoir en tête de demander au moins à chacun de se présenter. Il verrait bien... En tout cas, en entrant, il fut surpris du monde qu'il y avait.
Il n'y avait pas de contrôle à l'entrée - après tout, il fallait déjà être connaisseur pour être au courant de cet évènement, et les curieux n'étaient pas interdits non plus tant qu'ils restaient minoritaires et discrets - aussi s'avança-t-il rapidement dans la grande salle de réception qui accueillait le séminaire. Des tables étaient dressées un peu partout avec de quoi manger, et une scène accueillait visiblement les derniers préparatifs. Il était encore assez tôt, mais la plupart des gens avaient du arriver en avancée pour la soirée, comme lui. Nir aurait aimé en profiter pour essayer de retrouver d'éventuelles têtes connues, mais le brouhaha qui s'élevait était suffisant pour être désagréable à ses oreilles. Il les plaqua en arrière, espérant ainsi réduire le bruit, tandis que sa queue s'agitait, trahissant son malaise. Vu les conditions et sa façon de gérer les choses, heureusement qu'il n'avait pas amené Yami, s'il avait du gérer le chiot en plus, ce serait vite devenu ingérable! Avec un peu de chance, il s'y ferait rapidement... Ou alors il serait obligé de partir en plein milieu. M'enfin, il n'allait quand même pas demandé à l'enchanteuse d'annuler l'annulation pour si peu! Et il ne pouvait pas non plus se contenter de la vie dans la nature ou en province! Ses sens n'étaient pas meilleurs que ceux d'un chien, il avait vérifié. Enfin, pas pour ce qui était de l'odorat en tout cas. Si lui s'en sortait, il devrait s'en sortir aussi. Au village, ça allait car c'était un milieu connu. Dans la nature aussi malgré les nombreuses informations.
Mais ici... C'était différent, et l'hybride espérait vraiment qu'il finirait par s'y faire.
- Tu as pris tout ce qu'il te fallait ?
- Oui maman.
- Tu as assez de nourriture pour le voyage ?
- J'ai tout ce qu'il me faut.
- Et l'argent ? Tu as assez d'argent ?
- Maman ! Je suis assez grande pour savoir préparer mon sac toute seule !
- On ne sait jamais, jeune fille !
Je ne tiens pas compte de ses reproches et je continue à mettre mes vêtements dans mon sac. Maman est toujours comme ça quand je pars loin. Elle m'a déjà fait le coup deux fois ! Je commence à connaître le spécimen.
- Et as-tu prévenu Magnus que tu partais ?
- Pourquoi je préviendrais papy ?
- Peut-être qu'il veut t'accompagner ? Il s'inquiète beaucoup pour toi, tu sais...
- Il faudrait peut-être un peu me laisser respirer, non ?
Pour toute réponse, maman se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Entourée comme ça, je ne peux pas bouger, ni même bine respirer.
- Ma...maman...tu...
- Oula oui, pardon !
Avant de s'écarter, elle ne manqua pas l'opportunité de m'embrasser sur le front.
- Tu prendras soin de toi, hein ?
- Mais oui, maman. Il ne m'arriva rien.
- Je connais ce genre de séminaire, j'y suis allée plusieurs fois avec ton père. Fais bien attention à tout ce qui t'entoure.
- Tu sais bien que personne ne peux me voir tant que je ne parle pas.
- Mais on t'entend, jeune fille. Et tu fais beaucoup de bruit en marchant.
- O-oui bon ! Laisse moi finir de faire mes affaires !
Je ne pensais pas prendre autant de temps pour faire mes affaires. Si maman ne m'avait pas autant dérangé, je serais déjà partie depuis longtemps !
J'ai enfilé une tenue fluide. Le trajet va être long, mieux vaut ne pas s'habiller de façon trop compliqué pour l'instant.
Une calèche m'attend à l'entrée du village perché. Maman et papa me regardent partir. J'ai un petit pincement au coeur, oui, je l'avoue. J'ai déjà fait deux expéditions, mais elles étaient toutes à proximité de chez moi. Là, je pars loin. Très loin. A plusieurs jours de route.
Wahou.
Je viens de me rendre compte que je quittais une bonne fois pour toute ma famille. Ma première fois. Oulala je me sens tellement bizarre...
Le trajet jusqu'à grand port fut long. Long pour mon esprit, mais surtout long pour mes fesses. Je suis arrivée un petit jour en avance. Parfait ! Je vais me prendre une chambre et vais pouvoir me reposer.
Le jour J est enfin là. Ma petite robe blanche et bleue enfilée et chapeau sur la tête, je me met en marche vers le séminaire. Il y a une queue immense devant l'entrée du bâtiment. Je ne pensais pas qu'il allait y avoir autant d'invité ! Je suis arrivée trop en retard. Je vais devoir prendre mon mal en patience...
Une fois l'entrée passée, je pensais que le monde allait diminuer un peu. Mais non, bien au contraire. L'espace était trop petit, le bruit épouvantable. Je devais jouer des coudes pour pouvoir passer, et mon invisibilité ne jouait clairement pas en ma faveur.
- Par-pardon....excu-cusez-moi...
Invisibilité et petite taille...franchement pas le bon mélange. Je pensais pouvoir survivre à ça, mais voilà que je rentre dans quelqu'un et me retrouver assise par terre.
- Aïe !
Nir se félicita de ne pas avoir amené Yami. Même s'il était venu à pied, ça n'aurait pas été une très bonne idée pour le chiot. Bon, et puis il était occupé peu de temps avant l'évènement de toute façon et n'avait pas trop eu le choix sur le mode de transport s'il voulait arriver à temps... Et il n'était pas arrivé assez en avance pour s'habituer à la surcharge d'informations en marchant simplement en ville.
Bon, manger serait peut-être une distraction suffisante. Après tout, l'hybride avait sacrément faim après ce voyage, et clairement vu le monde qui arrivait, il doutait que les buffets soient réapprovisionnés jusqu'à la fin de la soirée. Dans le doute, autant prendre les devants!
La technique s'avéra plutôt efficace... Peut-être même un peu trop d'ailleurs. Le kaetsu avait faim, et il y avait de la nourriture. Alors son focus passa entièrement sur la nourriture pour le couper du reste, ce qui marchait très bien. Bon, ça devait aussi donner l'impression de quelqu'un qui n'était là que pour la bouffe... Il essayait de se retenir, de garder des manières, histoire de ne pas manger comme son animal d'hybridation, allant d'une table à l'autre pour varier un peu. Sauf qu'il y avait de plus en plus de monde, aller d'un endroit à l'autre devenait de plus en plus compliqué. Il en venait presque à chercher un endroit en hauteur où il pourrait se percher. Avec la réverbération, cela ne ferait pas beaucoup moins de bruit - encore que, logiquement c'était toujours pire que d'être en bas au milieu de tout le monde - mais surtout il aurait la place de bouger. Parce que ça, être serré contre des inconnus, sa part animale n'appréciait pas du tout. Ça l'affolait, il voulait de l'espace, il voulait sortir.
Quelle idée d'organiser ça ici... Il n'y avait aucun endroit plus spacieux, vraiment? Pourtant, le Grand Port, c'était une grande ville en principe! Et encore, au moins c'était pas la Ville Aquatique. Nir pouvait sentir comme une sorte de pression dans cette dernière, du fait d'être dans une bulle, magique ou pas, et ça n'aurait pas du tout aidé à son impression d'agoraphobie grandissante.
Les ailes pressées contre son dos, les oreilles plaquées contre son crâne pour essayer de diminuer le bruit, la queue proche du corps, Nir était presque tenté de jouer de ses nouvelles cornes pour inciter les gens à bouger. Mais ça ne serait pas très bien vu, et ces dernières ne faisaient qu'une dizaine de centimètres. Assez pour impressionner un peu les gens, certes, mais pas assez pour les inciter à se pousser. Il pouvait aussi essayer de se constituer un espace autour de lui en s'entourant de ses ailes, mais il avait peur des chocs et pressions qui pourraient s'exercer dessus, sans parler de l'état de ses plumes...
Non, il fallait mieux se faire petit. Est-ce qu'il n'y avais pas plus de place sur les côtés? Non, mauvaise idée, se retrouver coincer contre un mur serait encore pire...
Il était passé de concentrer sur la nourriture à concentré pour trouver l'endroit idéal où se placer, mais dans les deux cas l'attention qu'il prêtait aux différents mouvements, bruits et odeurs ambiants était très parcellaire. Un coup de coude involontaire dans ses côtes lui tira un grognement et il déplia un peu ses ailes d'instinct, bousculant quelqu'un au passage. Il senti le choc et entendit un "Aïe" provenant de trop près du sol pour qu'il s'agisse de quiconque ayant toujours la station debout, même s'il s'agissait d'un enfant. Déjà, il n'en avait pas vu des masses, et ensuite, aucun enfant en âge de parler ne se trouve aussi près du sol.
L'individu qui lui a donné le coup de coude ne s'est pas retourné, pas excusé, et Nir n'a de toute façon pas vu de qui il s'agissait dans la foule. Le druide repli ses ailes et préfère se retourner à la recherche de la personne que lui a sûrement bousculé, et il repère rapidement une personne assisse par terre. Voyant les mouvements de foule s'approcher d'elle sans la voir, l'éleveur déplie ses ailes sur le côté pour empêcher les autres de la bousculer, formant comme une bulle ou un cocon de plumes autour d'eux, alors que Nir lui tend la main pour l'aider à se relever.
- Pardon! Avec cette foule, on peut facilement heurter les gens sans faire exprès, et j'ai tendance à étendre mes ailes quand c'est comme ça... Ça va aller?
Fort heureusement, les gens ne pressent pas trop contre ses ailes, aussi s'offre-t-il le luxe d'agrandir un peu le cercle qu'elles forment, donnant un peu plus d'espace à la jeune femme pour se relever.
....Des ailes...
...un-une queue....
Des oreilles poilues !
Je suis face à un hybride. Ma Lucy ma Lucy ma Lucy...non, je ne vais pas réussir à me calmer. Ne le regarde pas ne le regarde pas ne le regarde pas...Sainte Lucy j'ai croisé son regard. Ses yeux sont tellement beaux ! Est-ce aussi une coloration dû à son hybridation ? Et ces ailes, qu'est-ce qu'elles sont grandes ! J'ai tellement envie de les toucher. Sont-elles imperméables ? Si c'est un oiseau, quel est-il ? Cette couleur brune me rappelle certaines espèces, mais j'ai encore un peu de mal à trouver. Des yeux bleus éclatant, une queue couverte de plumes, et une corne.
Une corne ? Mais oui, c'est ça !
- UN KAETSU !
J'avais crié le nom de l'animal sans m'en rendre compte. Heureusement que des ailes nous sépare du reste de la foule. Mes joues se mettent à rougir énormément, signe que, une fois de plus, je me suis trop emportée.
- Par-pardon...je...vous...
Et maintenant la timidité veut rentrer dans la danse. Je lie mes mains contre ma poitrine en les tortillant, comme si cela allait pouvoir me donner plus de force. Je sens ses yeux me traverser, et je ne peux plus le regarder. Déviant mon regard vers la gauche, j'essaye de m'excuser d elui être rentrer dedans. Comprenez, avec toute cette foule qui ne vous voit pas, c'est compliqué de faire un pas correctement.
- Dé-désolée po-pour ça...
Ce n'est pas le cas de la jeune fille en face de lui qui semble si intriguée par son hybridation qu'elle manque de toute évidence tout ce qu'il lui raconte et fini par crier le nom de l'animal en question avant de se reprendre, visiblement très gênée.
Nir ne sait pas trop quoi en penser. Cela a néanmoins l'avantage de le concentrer suffisamment sur une chose en particulier pour réussir à faire à peu près abstraction du brouhaha ambiant. Quant au reste... Ses ailes cachent les mouvements, et même s'il n'a pas l'habitude de donner importance a son odorat, cela a le désavantage de le perdre très vite dans la myriade d'odeurs, mais aussi l'avantage qu'il peut assez facilement en faire abstraction pour se concentrer sur le reste.
- Pas de soucis, répondit Nir avec un sourire.
Il redresse la tête, cherche une zone un peu moins dense. Ses oreilles réussissent à repérer une zone moins bruyante, donc logiquement il devrait y avoir moins de monde. Il replie ses ailes contre son dos pour éviter de trop les abîmer, les gens ayant recommencer à se presser dessus sans vraiment d'égard pour elles.
- Il y a l'air d'y avoir moins de monde là bas, si tu veux, proposa-t-il.
Il ouvre la marche jusqu'à un endroit entre une table et le mur. Forcément... Enfin, du moment qu'il y a moins de monde, ça lui va! Ce n'est pas proche de l'entrée ni de la scène, ça explique sans doute pourquoi il y a moins de monde. Il va sans doute bientôt commencer à y avoir de l'animation sur la scène, mais en attendant... Nir redéplie légèrement une aile pour remettre en place une plume déplacée par les mouvements de foule, laissant une impression très désagréable à l'hybride. Instinctivement, il se lisse un peu les plumes des mains pour éviter de les laisser en trop mauvais état, et ne pas risquer d'avoir mal plus tard. Une plume mal placée, ce n'est pas quelque chose de souhaitable et il vaut mieux y remédier rapidement!
Il tourne la tête pour voir si l'inconnue de tout à l'heure l'a suivit, mais il ne la voit nulle part. Il a gardé les yeux sur elle au début, puis il s'est détourné pour ouvrir le chemin, pensant qu'il allait suffisamment lentement pour qu'elle suive, surveillant d'ailleurs sa progression avec son ouïe et en surveillant son odeur. Cette dernière est toujours présente à proximité, donc elle ne doit pas être loin... Il scrute la foule, la cherchant du regard. Il ne l'a pas entendu dire vouloir aller ailleurs, mais c'est aussi possible après tout... Enfin c'est quand même bizarre, il a l'impression d'entendre un bruit de respiration à proximité, mais d'une personne qu'il ne peut pas voir...
Sans me poser plus de questions que cela, je suis le Kaestu à travers la foule. Ces grandes ailes lui permettent de créer un chemin assez large pour pouvoir s'y faufiler, mais pas assez pour y passer tranquillement. Il y a énormément de monde, et la salle de réception est beaucoup trop petite. Peut-être que tout ce monde sera disperssé un peu partout dans le bâtiment. L'année dernière, c'est ce qu'il avait fait. Il y a avait une dizaine de pièces, avec chacune une exposition différentes. Chaque personne qui se sentait concernée par le thème pouvait venir sur une scène et parler librement. Peut-être ont-ils décidé de faire pareille cette année ? Mais pour l'instant, cela ne se dessinnait pas comme ça. Des personnes n'arrêtaient pas d'entrée, mais aucune ne sortait. Encore un peu et plus personne ne pourra bouger.
Heureusement, l'hybride a réussi à trouver un endroit tranquille. L'hybride...j'ai toujours eu du mal à les appeler comme ça. Je ne sais pas pourquoi...Pourquoi vouloir les appeler différemment ? Ce sont des persones comme nous, juste que leur pouvoir est différent du notre. Je trouve ça dévalorisant... Enfin bon, nous ne sommes pas là pour faire un débat sur la question du "faut-il appeler hybride un hybride ?"
Quand l'homme s'arrêta enfin de marcher, nous étions arrivé dans une petite zone où la foule n'était pas encore arrivée.L'air se faisant plus respirable, surtout pour quelqu'un de ma taille qui arrive au niveau des dessous de bras de tout le monde. J'allais le remercier, avant que je ne m'arrête. Mince...il a quitté mon regard, je suis de nouveau transparente pour lui. Il va falloir que je me place en frace de lui, à bonne distance, pour ne pas qu'il est peur quand je réaparraîtrais. Mais chose étrange, je le vois tourner le visage dans ma direction. M'entend-il, comme maman ? Oui, c'est fort possible. Si son hybridation lui a permit d'obtenir la même ouïe qu'un Kaetsu, je dois faire un boucan du tonerre. J eme permet donc de prendre la parole sans pour autant me placer correctement pour ne pas qu'il est peur.
- Merci...Je m'a-m'appelle Chrystielle Ke-Keyser...Vétérinaire.
C'était comme si elle était là, sans être visible. Tout concordait : l'odeur, les sons... Mais pas sa vue. Est-ce que ses sens avaient du mal à la situer à cause de l'environnement, que c'était brouillé? Non, quand même... Un pouvoir, peut-être?
Puis elle parla, et apparut soudain, exactement à l'endroit d'où Nir entendait cette respiration qui n'appartenait à personne. Maintenant, elle appartenait à cette femme qu'il avait sorti de la foule et qu'il cherchait justement, et il ne put complètement caché un sursaut. Il avait pensé que ça puisse être un pouvoir, bien sûr, mais de là à la voir apparaître soudainement devant lui... Il ne savait pas si le fait qu'elle ai parlé pile en apparaissant étant important. Elle serait sans doute apparue à lui avant si elle avait pu, non?
- De rien... Je m'appelle Niraen Thrani, druide et dresseur. C'est... C'est ton... votre... pouvoir?
Il s'était mit à cafouiller entre le tu et le vous. D'habitude, il n'y pensait pas trop, allant au feeling et s'adaptant selon les usages de son interlocuteur. Là, il n'avait pas vraiment fait attention avec la foule et le bruit, et même lui s'était un peu embrouillé tout seul, alors il hésitait.
De même, parler du pouvoir de quelqu'un était parfois quelque chose d'assez délicat, de privé. Les hybrides faisaient parti des exceptions, vu qu'on voyait leur pouvoir, souvent en partie passif. Difficile d'appeler quelqu'un par un surnom concernant son pouvoir alors qu'on ne le connaissait pas. C'était un moyen comme un autre de désigner quelqu'un. Nir n'avait jamais vraiment cru remarquer de discrimination à leur égard, donc être surnommé hybride ne le dérangeait pas. Cela ne permettait pas pour autant aux gens de connaître les limites précises de son pouvoir, surtout maintenant qu'il avait commencé à l'améliorer. Quel amoureux des animaux hybride ne chercherait pas à se rapprocher de son côté animal?
Mais pour les gens ayant des pouvoirs non apparents, c'était plus délicat. Pour certains, c'était un tabou, mais la plupart étaient assez à l'aise. Pour autant, le dresseur avait remarqué qu'il n'était pas vraiment d'usage de demander son pouvoir à quelqu'un d'autre, surtout un inconnu et sans raison. Cela ne se faisait pas, et certains pouvaient avoir plus de gênes à en parler, selon la nature du pouvoir, et aussi car c'était parfois délicat à expliquer. Aussi Nir avait ici un peu de mal à savoir comment aborder le sujet, se demandant si Chrystielle accepterait d'en parler ou non.
En tout cas, il n'avait pas manqué la précision sur son métier. Lui-même n'était pas assez spécialisé pour pouvoir se qualifier de vétérinaire, juste soigneur à la limite, mais il ne put s'empêcher de sourire et tendre une main amicale.
- Enchanté en tout cas, collègue!
En espérant qu'elle ne faisait pas parti des gens faisant une grosse distinction entre les gens selon leur titre ou spécialité. Il ne s'était peut-être pas présenté de la meilleure des manières, mais c'était les expressions et mots qu'il utilisait habituellement, et il n'avait pas envie d'en changer pour se présenter sous un meilleur jour. Si c'était trop flou, il expliquerait sans soucis, et il ne doutait pas vraiment d'avoir besoin de le faire, puisque très peu de gens savaient en quoi consistait le métier de druide.
Le métier de druide ? C'est la première fois que j'en entend parler. Pour moi, un druide, c'est un petit homme barbu en tunique blanche qui fait des potions à base de plantes. Mais je ne pense pas que cela soit ça. En tout cas, pas pour lui. J'aimerai vraiment lui demander en quoi consiste son travail, mais je n'arrive toujours pas à le regarder droit dans les yeux.
Je suis tellement nerveuse...je trifouille mes doigts, les emmêlant tous ensemble. Toutes ses personnes inconnues, cette chaleur qui se dégage, ce brouhaha incessant. Pour moi, cela commence à faire trop. En plus, je suis petite, donc personne ne fait vriament attention quand je passe à côté d'eux. Donc bonjour coups de coude dans la tête...
Mais l'endroit ou l'hyb...Niraen nous avait emmené commençait à se remplir, malheureusement. Il allait bientôt avec trop de monde par ici, il fallait partir. Je repère -- ne me demandais pas comment -- une porte ouverte un peu plus loin, où de la végétation se laisse appercevoir.
- Vous...je...allez...plantes...là-b-bas...?
La phrase n'est vraiment pas clair, il n'y a même pas un seul verbe ! C'est vraiment la pire que tu es faites depuis longtemps, Chrys... Mais j'essaye d'être le plus claire possible en lui montrant la fameuse porte, un peu plus loin. Pour l'atteindre, il fallait passer à travers toute la foule. C'est risqué, je risque encore une fois de me retrouver les fesses par terre, ou d'avoir les yeux aux bords noirs. Mais si c'est le prix qu'il faut payer pour bien respirer et être un peu plus seul, je le prend avec plaisir !
Quoique, concernant cette dernière, l'hybride n'arrive pas à savoir si c'est la foule ou la timidité qui lui posent le plus de problèmes. Elle ne le regarde pas dans les yeux, et semble trifouiller ses mains dans une gestuelle de gêne ou de stress dont l'origine exacte est difficile à identifier en l'état, vu le nombre d'éléments pouvant les justifier. Sans doute un peu de tout!
En tout cas, il a confirmation que le monde qui s'accumule de plus en plus est au moins en partie responsable de son malaise puisqu'elle lui suggère comme elle peut d'aller en direction d'un couloir où apparaît un peu de végétation. Comment elle a fait pour le voir à l'autre bout de la salle, malgré la foule? Nir ne se pose pas vraiment la question, hochant la tête, à moitié surpris de ne plus voir Chrystielle en se tournant à nouveau vers elle. Mais maintenant, il se doute de quoi il s'agit, et grâce à ses sens, il peut savoir à peu près où elle est, et ça l'aide de se concentrer là dessus pour faire abstraction du reste. Les oreilles tournées vers elle, il lui enjoint de la suivre et ouvre la marche, essayant de faire en sorte de passer par des endroits les plus dégages possibles, enfin, autant que faire ce peut vu la densité de gens en tout cas - à ce niveau là ça devenait dangereux, le moindre mouvement de foule et c'était l'accident et les blessures assurées - et avançant à un rythme permettant à la vétérinaire de le suivre sans soucis, les oreilles pointées en arrière pour suivre sa progression tel un troisième œil, jusqu'à enfin arrivé à l'oasis convoitée.
Là, le dresseur ne peut s'empêcher de s'adosser au mur avec un grand soupir, réellement essoufflé par la simple traversée de la salle. Une oreille reste tournée vers le brouhaha, guettant une prise de parole ou un changement quelconque, mais en attendant, ils sont dans un couloir étonnamment inoccupé. Nir n'a pourtant pas souvenir d'avoir particulièrement vu de panneau indiquant que l'accès est réservé, et la porte n'était qu'entrouverte donc il l'aurait vu, mais il ne s'en plaint pas! Il referme un peu derrière lui, assez pour que les gens ne soient pas tentés de faire comme eux, sinon ils se retrouveraient vite à avoir le même problème, mais sans fermer complètement pour pouvoir entendre ce qui se passait.
Il se tourna vers la plante, une belle plante verte vigoureuse et l'effleura, bien plus rassuré par cette présence verte, avant de se tourner vers l'endroit où il savait que Chrystielle se trouvait.
- Ça va mieux?
Le brouhaha et le mélange d'odeurs étaient toujours assez important pour lui, provenant de la porte entrouverte, mais c'était nettement plus supportable, et aussi nettement plus respirable! Au moins, ici, ils pouvaient bouger, s'étirer un peu et ne plus risquer d'être bousculés. Surtout la vétérinaire, il se doutait qu'avec sa petite taille ça devait être pire que lui et ses attributs kaetsu roux bien visibles, quoique les habits et attributs physiques d'autres participants n'avaient rien à lui envier en terme de visibilité et de coloration.
Enfin un peu de calme après toute cette agitation. Le monde ne désemplis pas, mais on dirait qu'il n'y aura pas d'autre arrivé. C'est déjà mieux que rien. Le début de la cérémonie allait avoir lieu, la foule allait se disperser sur les différents étages et salles du bâtiments.
- Merci.
Le calme avant la tempête, comme on dit...Un mouvement de foule n'est pas à exclure, et on pourrait trés bien m'écraser sans s'en rendre compte ! Non non non, mieux vaut qu'on reste ici jusqu'à ce que la moitié des personnes présentes partent.
Je me retrouve donc avec cet inconnu, dont je ne me rappelle pas le nom. Me l'avait-il donné, aussi ? Aucun souvenir. Cette petite augmentation des battements de mon coeur à cause de toute cette foule m'a fait oublier beaucoup de chose...
- Je...je m-m'appelle Chrys...Chrystielle.
Oula, j'ai un vague souvenir de l'avoir déjà dit. Soit il va me prendre pour une folle, soit il va dire que j'ai une mémoire de poisson rouge. Mais bon, ce n'est pas si grave que cela. Des présentations bien faites sont le début de toutes bonnes relations.
- Oui...ç-ça va un peu mi-mieux. Je n'aime pas trop l-la foule...
Oui, parce que c'est toujours compliqué de se faire une place, surtout quand on mesure 1m50 et qu'on passe invisible quand on ne me regarde pas. J'apperçois un banc, à quelques mètres de la porte que l'inconnu à fermer à moitié. La salle dans laquelle nous sommes entré est magnifique. Haute de plusieurs centaines de mètres, son plafond n'est fait que des verres. De grandes fenêtres sur le ciel bleu. Les plantes environnantes sont couvertes de fleurs de toutes les couleurs. Les tailles, leurs formes, et leur parfums diffèrent tellement... Tout ce qu'il manque, ce sont des petits animaux ici est là, qui redonnent un peu plus de vie à l'endroit.
- Je suis vétérinaire...
Oui, ça aussi, je crois que je l'ai déjà dit.
- C'est la première fois que je viens dans un séminaire seule...etvo-vous aussi ?
Je ne me permet pas de le tutoyer. Bien sûr, il m'a sauvé plusieurs fois. Bien sûr, il paraît très très gentil, avec ces ailes...aaaah, ces magnifiques ailes...MAIS EN MÊME TEMPS ! Cela ne fait que quelques minutes que j'ai fait sa connaissance. Qui me dit que ce n'est pas une dangereuse personne qui n'est là que pour de mauvaises intentions ?
J'aurai peut-être dû demander à papy de venir avec moi...
Il ne pense pas à réaborder le sujet – n'ose pas non plus à vrai dire – mais il commence à comprendre comment ça marche. S'il ne se trompe pas, il suffit qu'il ne la quitte pas des yeux, alors c'est ce qu'il essaie de faire, n'osant détourner les yeux pour observer la pièce où ils sont que pendant une de ses phrases pour ne pas risquer de ne plus la voir à nouveau. C'est trop perturbant pour lui de voir le vide là où il devrait y avoir quelqu'un.
Il se contente d'un sourire et d'un hochement de tête comme pour dire « de rien » alors qu'elle le remercie, sa queue s'agitant doucement en hauteur, signe d'aise. Il est un peu surpris cependant d'entendre qu'elle bégaye toujours. Timide, donc ? Il se souvient de son nom avant qu'elle ne le lui redise, elle le lui avait déjà donné plus tôt, mais elle a pu oublier ou croire qu'il n'avait pas entendu à cause de la foule ? Aussi pratiques que soient ses oreilles, elles ne faisaient pas tout et son ouïe était beaucoup moins bonne il n'y a pas si longtemps que ça, avant l'amélioration. Mais du coup, il est sans doute de bon ton qu'il se présente à nouveau lui aussi, car s'il a des sens meilleurs que la moyenne, ce n'est sans doute pas le cas de Chrystielle.
- Enchanté ! Je m'appelle Niraen.
Il ne reprécise pas son nom de famille, vu qu'elle n'a redit que son prénom. Cela pourrait être utile, pourtant, mais ils n'ont guère besoin que de connaître le prénom de l'autre pour le moment, c'est ce qu'ils utilisent en priorité pour s'adresser aux gens, alors…
- Je peux comprendre… Je n'aime pas du tout la foule non plus, maintenant encore moins qu'avant !
Inutile de développer, elle devait se douter de pourquoi. Déjà pour une personne normale, il n'y avait généralement pas à chercher bien loin quand elle disait ne pas aimer la foule, alors pour des cas un peu particuliers comme eux…
La petite vétérinaire remet aussi le sujet de leur profession sur la table. C'est vrai que l'hybride a à chaque fois donné la même information qu'elle, mais le concernant, sans vraiment réfléchir plus loin. D'habitude, il précise presque toujours son métier à la suite de son nom. Enfin… Pas vraiment systématiquement non plus, bien sûr ! Mais quand le contexte s'y prêtait, oui, c'était fréquent, et là c'était le cas.
- Vétérinaire… J'ai des connaissances en soin mais pas aussi poussées, hélas ! Je suis druide, et aussi dresseur. C'est plus pour cette dernière spécialité qu'on vient me voir en général.
Techniquement, il était aussi éleveur, mais bon, il aidait, c'était plutôt son père ça et on ne venait jamais le voir pour ça. Il gérait parfois les visiteurs qui venaient pour un chiot ou un pinplume, mais c'était assez rare.
- Moi aussi, à vrai dire… Mais je ne suis pas vraiment dépaysé, je suis déjà venu quelques années auparavant avec ma mère, également druide.
Vu qu'une des raisons pour lesquelles elle était peu assidue à l'évènement, en plus des soucis d'organisation passés et du fait qu'elle était souvent trop occupée pour venir, c'était la réaction des gens à l'annonce de son métier. Il ne savait pas trop sur quel pied danser avec Chrystielle pour l'instant, mais il avait bon espoir qu'au mieux, elle réagisse bien, au pire, elle ne sache pas vraiment de quoi il s'agissait, comme la majorité des gens. Il avait rarement croisé des réactions réellement négatives, contrairement à Nede, et il préférait que ça continue comme ça !
Alors que je voulais prendre le temps d'apprendre à le connaître (surtout son métier de druide ! Cela doit être tellement passionnant...est-ce qu'il a une marmite pour faire des potions ? Et sa barbe ? Tous les druides ont une barbe....Et pourquoi il est pas habillé en blanc ?! Ca porte que du blanc normalement les druides ! J'ai lu ça dans un livre...) Le brouhaha d'à côté se tu subitemment. C'est tout de même assez étrange... Il y a foule là-bas, comment est-ce possible que plus personne ne parle ?
En tendant un peu l'oreille, j'arrive tout de même à dicerner une voix. Mais impossible de savoir ce qu'elle dit. AH ! Mais peut-être que la cérémonie d'ouverture du séminaire à débuter ?! Hoooo non, on va tout râter...
- Je crois que l'organisteur es-est en train de par-parler...On ferait peut-être mi-mieux d'aller écouter, n-non ?
Il n'y avait pas besoin de sortir de la pièce, seulement à ouvrir la porte. La petite scène prévue à cette effet est bien visible de là où nous sommes. Nous pouvons clairement appercevoir l'organisateur : un vieil homme bedonnant à la longue barbe blanche. AH BAH LUI, SI C'EST PAS UN DRUIDE ! Bon, il est également habillé en costume noir, mais je mettrais ma main à couper qu'il s'agit d'un druide... Il doit avoir quelques herbes dans ses poches, c'est sûr...
" Bienvenue parmis nous, chers collègues ! Je suis ravi de vous voir tous réuni ici. Tant de spécialistes animaliers ! Tant de soigneurs, de dresseurs, de guérisseurs, d'éleveur, et j'en passe des meilleurs ! Ce séminaire, spécialement créé pour vous, amis des bêtes, a toujours eu pour but de réunir notre savoir faire, nos connaissances, nos différentes techniques pour bichonner, dresser, guérir nos si chers familiers.
Tout du long de votre parcours dans cet immense établissement, vous trouverez des salles spécifiquement dédié à une branche de notre travail : soin, dressage, élevage, druide,...Tout ce qui pourrait vous faire rêver ! Des ateliers de pratique sont également positionnés ça et là. Et ne manquez surtout pas notre magnifique serre végétale juste derrière vous ! Oui, les plantes ne sont pas forcément votre domaine, mais vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas magnifique ! Pour les plus capricieux d'entre vous, tout de même, quelques éleveurs de la région ont apportés leur plus beau spécimens.
De plus, une tente à l'éxtérieur du bâtiment a été dressé. Des dizaines de familles vous y attendent déjà pour pouvoir soigner leurs animaux blessés. Beaucoup d'entres elles n'ont pas les moyens de passer par un vétérinaire. Un petit geste pouvous représente tellement pour elles !
Et pour finir, sachez qu'il se tient, sur le toit du bâtiment, un restaurant éphémère qui ne manquera pas de satisfaire vos papilles ! "
Après cette annonce, la plupart des personnes se dirigent vers les différents étages du bâtiment. Il y a tellement de chose à voir et à faire ! Je ne sais pas du tout par quoi commencer... et j'ai aussi peur de, de nouveau, finir écraser comme une chausette...
- Cela ne vous dé-dérange pas si je res-reste avec vous ?
De là où il est, l'hybride entends sans soucis des gens essayer de tester la magie servant à projeter la voix dans la salle afin de couvrir le brouhaha, puis essayer de ramener le silence. La même personne est en train d'introduire celui qui va ouvrir le séminaire quand la vétérinaire propose de se rapprocher, ce que Nir accepte bien volontiers en hochant la tête et en quittant quelques instants la jeune femme du regard pour s'approcher aussi de la porte.
- L'organisateur va prendre la parole, oui, l'informa-t-il pour la rassurer sur le fait qu'ils n'avaient rien raté.
Quitte à avoir une meilleure audition que la moyenne, autant en profiter et en faire profiter! Même si, soyons honnête, sans la magie pour projeter la voix, jamais il n'aurait pu remarquer le début du discours d'ouverture au milieu du brouhaha ambiant, et sans doute n'auraient-ils pas réussit à faire taire la foule non plus même en montant sur scène tant certains avaient semblé absorbés dans leur discussion quand le duo était passé plus tôt.
Les deux purent ainsi écouter sans soucis le discours. Nir n'avait pas fait attention au nom de la personne qui leur parlait, ni à son métier, mais vu son costume, il avait du mal à imaginer qu'il soit du métier comme eux. Peut-être un érudit? La plupart du temps, l'évènement était organisé par des gens du métier eux-même, bien qu'il y ai eu des exceptions, mais ça façon de parler, entre l'usage du "nous" et de "collègue", tendait à prouver qu'il était bien du métier lui aussi. Enfin... D'un des métiers présents ici plutôt!
Une fois que l'homme à la barbe blanche a terminé, une autre précise que des plans vont être posés sur la table, tout en s'excusant, expliquant qu'ils auraient déjà du y être à leur arrivée avec l'heure exacte du début du discours.
Suite à cela, Nir reste hésitant dans le couloir. Fort heureusement, l'endroit où ils sont est une salle dédiée à la pause et à la détente, pour discuter et faire connaissance, aussi personne ne semble s'y diriger pour l'instant. Quoique, si l'emplacement ne différait pas de ce que l'organisateur avait expliqué et montré, le druide aurait pu croire sans peine qu'il s'agissait de la serre mentionné! Même si c'est vrai qu'à y regarder de plus près, quelques éléments manquaient. En tout cas, l'avantage de pouvoir voir précisément les gens même de loin, c'est qu'il avait pu voir nettement les directions pointées au fur et à mesure du discours.
Il hésitait sur la marche à suivre lorsque Chrystielle le sorti de ses pensées. Il en profita aussitôt pour fixer à nouveau son regard sur elle, bien content de ne pas l'avoir vu popper soudainement dans son champ de vision pour une fois.
- Pas du tout! Vous avez une préférence d'endroit à visiter en premier? Je serais intéressé de m'entretenir avec des confrères dresseurs, mais en apprendre plus sur les techniques de soin ne me ferait pas de mal et vous intéresserait peut-être plus?
Il aimerait bien aller voir dans l'espace dédié aux druides aussi, il était agréablement surpris qu'ils aient été mentionnés cette année. Et il aimerait voir les animaux présents, son père serait sûrement content s'il arrivait à échanger un peu avec les autres éleveurs... Ah, tant de choses à voir et à faire! Le séminaire durait combien de temps déjà? Peu importe, il avait l'impression qu'il n'aurait jamais le temps de voir et faire tout ce qu'il voulait, et il comptait sur la présence à ses côtés pour l'aider à se décider.
A peine la fin du discours et le positionnement des plans sur la table, qu'un mouvement de foule se fit. Fort heureusement, ni mon collègue druide ni moi n'étions encore parmi eux. Et ça se bousculer, se frotter, se taper. On aurait dit des enfants qui se précipitaient sur leurs cadeaux d'anniversaire. Le mieux à faire, c'est de laisser passer la tempête. Si on y rentre ne serait-ce qu'un bout de plume...de PIED ! Je voulais dire de pieds...c'est la fin des haricots. Cela laisse donc assez de temps pour se mettre d'accord sur notre première direction à prendre.
- Non très bien ! Je vo-voudrais bien aller voir les dre-dresseurs. C'est quelque chose que je ne connais pa-pas assez...
Si je voulais en faire une nouvelle spécialité, il fallait que je me renseigne. A part essayer de punir les familiers quand ils font une bêtise, je ne sais pas faire autre chose. Et même ça, je ne suis pas sûr que cela soit bon.
Une fois la foule dispersée un peu partout dans le bâtiment et l'extérieur, je me dirige vers la table pour prendre un plan. En l'ouvrant, je ne peux que constater du grand nombre de stand, d'activités et de présentation. Il nous sera totalement impossible de faire ça en une journée ! C'est alors que je me souviens que le séminaire dure toute la semaine, et que plusieurs activités et spectacles ne sont présents qu'un seul jour. Bon, il allait falloir mettre un plan d'attaque en place. Tout d'abord, allons voir la partie réservée au dressage. A ce que je peux voir sur le plan, il s'agit de celle la plus proche de la salle dans laquelle nous sommes. Mais c'est parfait tout ça ! Oui, bon, en même temps, ça veut dire que c'est aussi là qu'il y a le plus de personne...Mais tant pis ! Les organisateurs ont prévu tellement de chose un peu partout qu'il est fort peu probable que toutes les personnes présentes décident à l'unisson d'aller là où on veut aller.
Et ce fut totalement payant ! Nous sommes seulement une petite dizaine à l'atelier de dressage. Celui-ci se trouve à l'extérieur. Comme il s'agit d'une démonstration et d'un essai, il fallait avoir de la place pour pouvoir déplacer les différents familiers. Pour l'exemple, des messagerboux mâles et femelles sont présents. De très belles créatures, mais parfois difficile à faire obéir. Surtout les femelles, ne me demandez pas pourquoi.
La femme qui va nous faire la présentation est grande et possède un incroyable sourire. Sa bonne humeur et sa positivité mon traversaient toute entière, alors qu'elle n'a toujours pas dit un seul mot.
- Bonjour à tous ! Je m'appelle Saaaaaandy, et c'est MOI ! qui vais vous montrer comment dresser ces jolies petites boules d'amoooour ! ♫♪
Tout en parler, elle caressa le messagerbou mâle qu'elle avait sur la main. Celui-ci ne dit rien, même : j'ai pu avoir l'impression qu'il lui rendait son geste affectif. Wahou ! Juste ça, c'est hyper impressionnant.
- Tout d'abord, vous allez devoir choisir un messagerbou ! Allez HOP HOP HOP ON VA CHOISIR !
Il y avait pile le nombre qu'il fallait. Je commence à m'approcher, mais les autres visiteurs ne m'ont pas vu, et commence à me pousser.
- Aïe...Ex-excusez-moi...Pou-poussez-vous s'il vous pla-plaît...
Mais ils ne voulaient tellement pas avoir une femelle (qui sont beaucoup plus compliqué à rendre docile) qui ne m'entendez même pas.
En tout cas, il est heureux d'apprendre que sa voisine s'intéresse à son domaine de prédilection. Il lui adresse un sourire en agitant les oreilles, amusé.
- Oh, tant mieux! N'hésitez pas si vous avez des questions, j'ai encore des choses à apprendre, mais je me débrouille pas trop mal.
Il n'avait pas eu que des succès, certes, mais dans l'ensemble, il ne se débrouillait pas trop mal, il fallait quand même le reconnaître! Au début, bien sûr, il avait eu quelques échecs, mais il était alors rarement seul et sa mère ou son père s'occupait généralement de rattraper ses conneries. Maintenant, avec l'expérience, les échecs devenaient plus rares, et étaient souvent plus du à des propriétaires têtus et ne voulant pas appliquer ses conseils plus qu'à des cas réellement difficiles. Parfois, cela nécessitait un suivi, mais pour un animal au passif difficile, ça se comprenait.
Enfin! Chacun se muni d'un plan et ils se dirigent vers un atelier de dressage proposé. L'apprentissage est quelque chose de personnel, certains préfèrent commencer par de la théorie, d'autres par de la pratique, et Chrystielle a visiblement fait son choix en s'avançant vers l'atelier malgré que la pièce dédiée au dressage comporte d'autres activités. Et cela, Nir peut parfaitement le comprendre, l'attrait de manipuler directement des animaux est souvent fort, même pour les timides, et la femme qui l'anime semble très avenante. Il ne la connait pas, mais il est très curieux de voir son savoir faire.
Sa façon de parler l'irritait déjà un peu plus, surtout au vu de son ouïe surdéveloppée, mais il décida de ne pas s'attarder dessus et s'approcha pour inciter un des messagerbou à venir sur son bras. Vu sa taille et ses ailes, il avait pu se frayer un chemin sans trop de soucis, d'autant qu'ils étaient peu nombreux. Les mâles ayant meilleur caractère, il se dirigea lui aussi naturellement vers eux, et grâce au dimorphisme sexuel de l'espèce, il n'était pas difficile de deviner lesquels étaient des mâles, lesquels étaient des femelles.
Ce n'est qu'en entendant Chrystielle essayer de se frayer un chemin qu'il se rappela son pouvoir, et le fait qu'il était sans doute la seule personne de l'assistance à pouvoir l'entendre sans la voir. Quoique, même l'entendre ne semblait pas émouvoir les gens, car elle se retrouva rapidement à arriver devant une table où ne restait plus qu'un messagerbou femelle. Faisant la moue, Nir se tourna vers elle.
- Tu veux essayer avec un mâle? Ce sera plus simple pour débuter.
L'animatrice hoche la tête et ajoute :
- Tout à fait, mais un peu de challenge ne fait pas de mal! Tout semblera plus facile ensuite!
- C'est vrai, mais je ne voudrais pas qu'elle soit dégoûtée du dressage...
La femme réfléchit quelques secondes avant d'opiner du chef à nouveau.
- C'est vrai. Hé bien, je laisse la demoiselle décider! Ensuite on pourra commencer!
Elle se dirigeait déjà dans l'assistance pour montrer aux gens comment tenir correctement l'animal sur leur bras, certains ayant imité Nir, d'autres ayant du mal à convaincre l'oiseau de monter sur le bras d'un inconnu. Vu leur comportement, Nir était persuadé qu'ils étaient déjà dressé, pour faciliter le travail, mais cela n'empêchait pas les oiseaux d'avoir chacun leur petit caractère! Et la femelle restante semblait tout particulièrement indifférente à ce qui se passait autour d'elle.
- Pourquoi personne ne veut de moi ?
Je regarde autour de moi. J'ai entendu une voix, mais je n'ai vu personne parler. D'où pouvait-elle venir ??
Bref, arrête de t'inquiète Chrys. C'était juste une voix comme ça, parmi taaaant d'autres voix. Oui...une voix parmi tant d'autre...
- Suis-je si méchante avec les maîtres ? J'ai juste un bon caractère, c'est tout...
ENCORE CETTE VOIX ! Non non non, pas de panique. On se calme, on respire bien fort, et on regarde d'où ça peut venir. Autour de moi, personne ne fait attention à ma présence. Tous, sauf le petit messagerbou femelle qui me regarde avec insistance. Son grand œil vert traverse tout mon corps, comme s'ils essayaient de trouver le moindre problème.
- Toi aussi, tu ne vas pas vouloir de moi. Je te fais peur, je t'effraie de par mon caractère et les aprioris.
- C'est toi qui parles ?!
J'ai dû parler un peu trop beaucoup fort, car toutes les personnes à proximité se retourne vers moi et commence à chuchoter entre eux.
- Tu m'entends donc.
Cette fois, pour lui répondre, je m'approche d'elle, et me mets à chuchoter.
- On dirait bien. Cela doit être mon objet de magie que j'ai acheté il n'y a pas si longtemps que cela.
Je montre à l'animal la fin de mes cheveux. Un gros chouchou noir encercle mes cheveux. En faisant attention, on peut voir que celui-ci brille légèrement d'une couleur dorée, comme-ci des milliers de petits filaments magique s'entrelacer à l'intérieur.
- C'est grâce à lui que je peux parler avec toi aujourd'hui.
- Intéressant tout ça...
- Aaaaaallez ma p'tite dame ! Il est temps de choixir son petit familier trop mignon !
- Allez, vas-y. Prends donc l'autre, le mâle. Il sera beaucoup plus simple pour toi...
La simplicité et la facilité ne sont pas des mots que je connais, surtout quand on parle d'animaux ! Je préfère les challenges aux choses trop "simples". J'approche ma main de la messagerbou, et la prend sous mon bras. Je ne suis pas assez forte pour pouvoir les porter à bout de bras, et c'est la seule méthode qui certifie qu'ils ne souffrent pas.
- La simplicité ? Non merci ! Nous sommes là pour apprendre de nouvelles choses, pas pour se satisfaire des maigres connaissances que nous pouvons avoir.
Durant l'atelier, la présentatrice nous a appris, aux spécialistes animales et aux invités, à comment tenir un oiseau, à le nourrir et aussi à connaître et comprendre leurs comportements. A la suite de ça, je remercie la présentatrice, bien évidemment, mais également la messagerbou.
- Merci pour ta patience et ta gentillesse.
- Merci à toi de m'avoir laissé une chance de montrer ce que je vaux.
Sur ces bonnes paroles, je me retourne vers Niraen pour connaître la suite des festivités.
Il se passe rapidement quelque chose de très étrange alors que Chrystielle semble dire qu'elle entend le messagerbou femelle restant parler. L'hybride cligne des yeux, surpris. Ce n'est clairement pas son pouvoir, vu qu'il l'a déjà vu et qu'elle serait au courant sinon. Mais alors, comment? Il a rapidement l'explication alors que la jeune fille présente son chouchou à l'animal, dont les réactions extérieurs pour lui, observateur, bien que faibles - les oiseaux étant souvent peu expressifs par rapport à d'autres animaux - coïncident néanmoins parfaitement, indiquant qu'elles semblent effectivement se comprendre.
Oh... C'est intéressant ça! Le druide a suivit la conversation avec intérêt mais n'ose pas aborder le sujet maintenant pour ne pas déranger la tenue de l'atelier. La présentatrice a rapidement ramené l'attention des gens sur elle pour éviter que les regards ne s'attardent trop sur Chrystielle, et elle les entraîne rapidement dans le vif du sujet.
Au final, et ce sans grande surprise, l'atelier contenait assez peu de nouvelles informations pour Niraen. Ce fut néanmoins un échange intéressant, d'autant que leur professeur était enthousiaste et côtoyait plus souvent ces animaux que lui, mais globalement il servit de second professeur, aidant et conseillant les autres pour faciliter un peu le travail de leur présentatrice. Il s'attarda d'ailleurs un peu à la fin, donnant une petite récompense à son messagerbou qui bien que capricieux et distrait, avait été un très bon camarade d'entraînement, beaucoup plus sérieux quand il fallait montrer l'exemple aux autres que quand il n'avait pas de public, ce qui avait singulièrement amusé Niraen.
Une fois les derniers mots échangés et le messagerbou rendu à sa propriétaire, Niraen se dirige vers là où ses oreilles et son odorat lui indiquent la présence de sa binôme de la soirée.
- Alors, tu as apprécié? Tu ne t'es pas mal débrouillée du tout! Tu as une préférence pour la suite?
Alors qu'ils s'éloignaient de la pièce, hésitant sur le prochain atelier où se rendre, le druide se rappela alors le début de la séance de dressage et demanda :
- Mais au fait, d'où vient exactement l'objet de magie qui t'as permis de parler avec ton messagerbou? Tu ignorais son effet? Cela doit être très pratique pour ton métier!
Il ne s'était jamais vraiment posé la question de si un tel objet était possible, il se débrouillait sans et pensait qu'on ne pouvait communiquer par télépathie qu'avec des familiers ou grâce à un pouvoir inné. Mais réflexion faite, un tel objet pourrait aussi lui être très utile... Il faudrait qu'il note l'idée dans un coin de sa tête, pour quand il aurait le budget de l'envisager sérieusement.
Alors qu'ils déambulaient, observant les animaux amenés par certains éleveurs de renom, ils entendirent quelqu'un à l'autre bout de la salle lancer un appel demandant à des soigneurs et vétérinaires s'ils voulaient bien rejoindre l'hôpital temporaire pour aider à répondre aux très nombreuses demandes du moment. L'hybride se tourna donc vers Chrystielle, interrogateur.
- Ça te tente ou tu préfères qu'on termine de regarder les animaux par ici? On peut s'y rendre tranquillement, j'aimerais bien discuter avec quelques éleveurs...
Malgré l'endroit, une variété assez étonnante d'animaux était présent, et pas que des petits gabarits, même si aucun animal réellement énorme n'était présent. Ramener un yirmak ici aurait en effet était compliqué, quoique sûrement pas impossible! Mais peu de gens parmi les spécialistes des animaux étaient susceptibles d'en acheter, c'était plutôt des montures prisées par les commerçants, aussi les animaux présentés étaient surtout des familiers de compagnie et quelques familiers de combats et montures adaptés aux différents modes de vie des gens présents.
- Mon...mon chouchou ?
Niraen s’en intéresse ? Cela ne m’étonne qu’à moitié. C’est normal, pour un spécialiste animal, e vouloir discuter avec eux. C’est aussi pour ça que je l’ai acheté ! C’est beaucoup plus simple pour pouvoir les soigner, ou même les dresser. Nous ne sommes plus obligé de faire ça au pif.
- J-Je l’ai acheté à un marchand itinérant. Il...il m’avait dit que c’était un objet de pouvoir permettant de comprendre les autres langues. On dirait qu’il ne s’est pas trompé.
Oui, je sais. Acheter quelque chose dans un marché, alors qu’on ne sait pas franchement à quoi s’attendre c’est...nul. Oui. Mais le chouchou était jolie, et il tenait bien mes cheveux. Mais maintenant, je ne regrette pas de l’avoir acheté !
Avant de partir, je dis au revoir au messagerbou femelle qui m’a aidé à comprendre l’utilisation de mon objet. Mais avec mon pouvoir d’invisibilité, celle-ci ne me remarque même pas. Dommage…
Nous nous retrouvons rapidement dehors, en face de l’hôpital monté pour l’occasion. La file d’attente du matin, quand je suis arrivée, avait doublé. On dirait qu’il n’y a pas assez de personnel pour gérer toutes les demandes.
Quand Niraen demande si cela ne me dérangeais pas d’y aller, j’ai souris de toutes mes dents.
- Non ! Bien sûr que non ! Cela me ferait vraiment plaisir. On apprend beaucoup plus de chose sur le terrain, que derrière une table.
Arrivée devant l’entrée de l’hôpital, des employés nous prennent en charges, nous mettant devant un bureau, prêt à recevoir le premier patient.
- Ça doit être pratique! Il faudra que je me renseigne sur ce type de magie, dit-il, rêveur.
Bon, ceci dit, quitte à dégoter ce genre d'objet, ce n'est sans doute pas auprès d'un marchand itinérant qu'il se rendrait! Déjà parce qu'un chouchou ne lui serait pas d'une grande utilité vu sa longueur de cheveux, mais aussi parce que les cas d'arnaque et autres soucis divers semblaient plus fréquents avec eux. Certes, marchand ambulant n'était pas toujours synonyme d'escroc, mais Niraen avait eu ses déboires, et les histoires ne manquaient pas, aussi il préférait s'adresser à des professionnels, des gens chez qui il pourrait facilement retourner en cas de dysfonctionnement.
Leur passage dans la zone des éleveurs est très rapide, Niraen se contentant de demander à certains éleveurs s'ils comptent bien rester pendant tout l'évènement histoire d'être sûr de pouvoir revenir plus tard, puis Chrystielle et lui se retrouvent à l'hôpital temporaire, presque voisins mais déjà assaillis de demandes qui ne leur laissent que peu de temps pour discuter! Le druide interpelle parfois sa voisine pour un commentaire amusant ou demander son avis sur tel ou tel diagnostic, se dépannant entre eux quand il leur manque un remède ou un bandage que les employés attitrés à l'évènement n'ont pas eu le temps de ramener - oui parce que le matériel est fourni par le séminaire, quand même! - et la soirée passe à toute vitesse, les laissant épuisés.
Bon, avec un peu de chance, il y aura moins de demandes le lendemain, car l'hybride va vite finir épuisé à ce rythme! Déjà que les employés ont eu bien du mal à convaincre les gens de revenir demain, et Niraen, n'osant rien refusé, a continué à soigner tant qu'il y avait des gens, terminant ainsi à pas d'heure. Il salue les vétérinaires encore présents et ne s'attarde pas plus, allant directement se coucher pour être d'attaque demain. La fatigue est telle qu'il est incapable de se souvenir si lui et Chrystielle ont convenu de se retrouver le lendemain matin aussi. Bah, il se souviendrait peut-être en se levant... En attendant dodo!